Comment nous contacter ? đŸ“± 061 27 18 28 Par mail : info@lespritjardin.be

Il faut transmettre le savoir-faire

Il faut transmettre le savoir-faire
Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
15 mai 2017

InstallĂ© depuis le dĂ©but de la lĂ©gislature Ă  la tĂȘte du MinistĂšre de l’Agriculture, de la Nature, de la RuralitĂ© et du Tourisme, RenĂ© Collin est trĂšs attentif aux enjeux et aux menaces qui pĂšsent sur notre environnement proche, celui de nos jardins et nos espaces verts.

Dans l’interview qu’il nous accorde, il s’attarde sur ses rares moments de loisir dans la nature, sur la nĂ©cessitĂ© de continuer Ă  replanter des haies, sur l’état des ruchers wallons et les objectifs du Plan Maya.

Le ministre Ă©voque avec enthousiasme lieu le premier « Week-end des Parcs et Jardins de Wallonie ». 68 jardins privĂ©s ouvriront leur porte au grand public durant ce week-end ! 23 parcs et jardins publics complĂ©teront l’offre ! Enfin, il revient sur l’avenir des cercles horticoles : « Je veux rassurer nos cercles horticoles. L’enveloppe budgĂ©taire qui leur est consacrĂ©e reste identique. »

Originaire d’une rĂ©gion rurale oĂč l’agriculture Ă©tait une activitĂ© familiale, votre intĂ©rĂȘt pour la nature est certain. On le vĂ©rifie depuis longtemps lors de la Foire agricole de Libramont. En dehors de vos activitĂ©s professionnelles trouvez-vous encore l’occasion de profiter de notre belle nature ?

DĂšs que j’en ai l’occasion, je marche en forĂȘt ou Ă  la campagne. C’est essentiel pour la santĂ©. Cela me dĂ©tache de toute prĂ©occupation et j’adore profiter de la beautĂ© de nos paysages. Au-delĂ  de la marche, de nombreux dĂ©placements professionnels me permettent de dĂ©couvrir des endroits surprenants un peu partout en Wallonie. La nature nous rĂ©serve toujours d’agrĂ©ables surprises. Et la Wallonie est tellement diverse. En une heure de route, vous traversez les forĂȘts ardennaises et les plateaux hesbignons. Si vous poussez un peu plus loin, c’est, par exemple, le Pays des Collines ou le Pays de Herve qui vous attendent. Et ce ne sont lĂ  que quelques exemples.

Vous avez lancĂ© un projet de plantation de 110 km de haies indigĂšnes en 3 ans. Pouvez-vous nous en dire plus sur les objectifs de ce projet qui remporte toujours un beau succĂšs auprĂšs du grand public ?

C’est un objectif en forme de clin d’Ɠil Ă  l’une de mes autres passions, l’athlĂ©tisme. Les haies sont essentielles pour notre biodiversitĂ©. Elles constituent des espaces de protection pour la faune et la flore. Elles agrĂ©mentent nos paysages. Elles protĂšgent nos sols contre l’érosion et les coulĂ©es boueuses. Elles stockent le CO2. Ce programme vise Ă  sensibiliser chacune et chacun. Nous ne sommes plus dans des discours ou leçons de remontrance. « 110 km haies », c’est vraiment du concret. Une prime est ainsi disponible Ă  partir de 20 m de haies pour les particuliers et de 50 m pour les groupes scolaires. Ce projet rencontre dĂ©jĂ  son public ; nous pourrons faire le point en octobre, aprĂšs le premier tour de piste.

Un autre projet vous tient Ă  cƓur : ĂȘtre une commune ou une province « Maya » ! En Wallonie, dans quel Ă©tat de santĂ© est le rĂ©seau apicole ? Les insectes pollinisateurs sont-ils mieux protĂ©gĂ©s aujourd’hui qu’hier ?

Le bilan des pertes dans les ruchers wallons en 2016 est relativement bon. Une perte moyenne de colonies de l’ordre de 14 % a Ă©tĂ© enregistrĂ©e cette annĂ©e Ă  la sortie de l’hiver. Ce pourcentage, trĂšs proche de la mortalitĂ© normale estimĂ©e Ă  10 %, est d’autant plus rassurant que les conditions mĂ©tĂ©orologiques de l’automne 2015 et de l’hiver 2016 laissaient prĂ©sager des pertes plus importantes. Cependant, dans certains cas particuliers, des taux de mortalitĂ© plus importants ont Ă©tĂ© observĂ©s.
Le plan Maya a pour vocation la dĂ©fense de l’ensemble des pollinisateurs naturels et de leur habitat.

Depuis 2011, le Plan Maya, portĂ© par la Direction des Espaces verts de la Wallonie, a pu gĂ©nĂ©rer 7 301 ares de prairies fleuries, 5 569 arbres fruitiers, 11 353 arbres d’alignement et 177 959 plants de haies. Il faut poursuivre ce succĂšs ! Nous devons dĂ©velopper un meilleur environnement pour les pollinisateurs et la biodiversitĂ©.

Les 10 et 11 juin aura lieu le premier « Week-end des Parcs et Jardins de Wallonie ». Le thĂšme sera la gourmandise ! Pourquoi cette heureuse initiative ?

La Wallonie regorge d’endroits remarquables qui restent parfois mĂ©connus ou trop discrets. Les parcs et jardins ont des vocations variĂ©es qui peuvent ĂȘtre rĂ©crĂ©atives, touristiques ou sociales. Il s’agit avant tout de lieux oĂč la biodiversitĂ© est mise en avant et oĂč la beautĂ© appelle Ă  la rĂȘverie. À travers cette initiative, j’ai aussi souhaitĂ© faire un appel du pied Ă  tous les amateurs passionnĂ©s : celles et ceux pour lesquels leur jardin est plus qu’un hobby mais aussi un tableau dont ils soignent la composition quotidiennement. Pour preuve, 68 jardins privĂ©s ouvriront leur porte au grand public durant ce week-end ! 23 parcs et jardins publics complĂ©teront l’offre !
Pourquoi la gourmandise ? C’est la thĂ©matique de l’annĂ©e touristique 2017 en Wallonie ! Dans nos parcs et jardins, vous pourrez Ă©galement aller Ă  la rencontre de producteurs, d’artisans, etc. ; des pique-niques gĂ©ants seront organisĂ©s ! Un week-end convivial au grand air !

Vous voulez aussi rĂ©pondre Ă  une demande forte des Ă©coles qui sont des acteurs de proximité ; vous lancez un appel Ă  projets « Ose le vert ». De quoi s’agit-il ?

C’est une campagne de sensibilisation qui permet de soutenir les Ă©coles maternelles et primaires qui veulent crĂ©er un espace de biodiversitĂ© dans la cour de rĂ©crĂ©ation. C’est avant tout un projet pĂ©dagogique. Les enfants sont des acteurs du projet. Ils le dĂ©finissent avec leur instituteur : que va-t-on planter ? L’ensoleillement sera-t-il suffisant ? Quels oiseaux et insectes vont venir s’établir dans cet espace ?

Ils construisent le projet, puis observent l’évolution de ce qu’ils ont pu imaginer en classe. Il y a Ă©galement une dimension plus sociĂ©tale. La cour de rĂ©crĂ©ation est un espace dans lequel beaucoup d’interactions peuvent germer. L’intĂ©gration d’un cadre naturel offre de nouvelles opportunitĂ©s d’apprentissage et permet de diminuer le stress, d’augmenter la crĂ©ativitĂ© et de forger le respect de la nature. « Ose le vert » a dĂ©butĂ© en septembre dernier et 141 Ă©coles ont Ă©tĂ© retenues. Un nouvel appel Ă  projets sera lancĂ© en septembre. La sensibilisation dĂ©marre dĂšs le plus jeune Ăąge ! Nos enfants sont les adultes de demain !

Interview complet Ă  lire dans L’Esprit Jardin numĂ©ro 27 – juin 2017


2