Les arbres s’entraident-il mutuellement ?

Les arbres se gênent-ils les uns les autres quand ils poussent trop serrés ? Il semblerait que non et que la proximité spatiale permette au contraire une entraide précieuse pour des arbres appartenant à la même espèce.

Comment ça marche ? Peter Wohlleben explique que la transmission des substances nutritives peut se faire de deux façons.

1. Elle s’effectue soit grâce au réseau de champignons présent partout dans la terre et qui enveloppe les pointes des racines ;

2. soit directement par un lien racinaire entre les hêtres. Pour lui, les forêts sont « des superorganismes, des organisations structurées comme le sont, par exemple, les fourmilières ». Il précise que les racines des arbres ne se développent ni ne s’associent par hasard, car « les arbres sont parfaitement capables de distinguer leurs racines de celles d’espèces différentes et même de celles d’autres individus de la même espèce ». Et, en effet, comme il l’a constaté, les arbres d’espèces différentes ne s’entraident pas, même en vivant à proximité les uns des autres : comme ils sont concurrents, ils se disputent l’accès à la lumière (qui permet la photosynthèse et d’envoyer du sucre aux racines, énergie qui leur sert à pomper l’eau) et les ressources hydriques du sol. Mais alors, pourquoi les arbres d’une même espèce s’entraident-ils de la sorte ?

À plusieurs, on est plus forts

Un arbre tout seul n’est pas très résistant ; la vie serait dure pour lui, soumis au vent et à la pluie, sans aucun moyen de défense. En étant plus nombreux et comme organisés en forêt, les arbres sont plus forts.

Ils forment alors un écosystème leur permettant de créer des conditions climatiques plus équilibrées. Ils peuvent modérer plus facilement les températures extrêmes – chaudes ou froides – et emmagasiner de grande quantité d’eau pour équilibrer l’humidité atmosphérique. En groupe, les arbres sont donc plus en sécurité et peuvent vivre plus longtemps.