Les papillons font rĂȘver les hommes depuis la nuit des temps. Autrefois chassĂ©s par les collectionneurs, ces insectes Ă©phĂ©mĂšres sont dĂ©sormais guettĂ©s en tant que prĂ©cieux indicateurs de lâĂ©tat de notre environnement. En 2018, la douziĂšme opĂ©ration de comptage «âDevine qui papillonne au jardinâ» organisĂ©e par Natagora a permis aux participants de recenser 12 papillons par jardin, soit un nombre trĂšs infĂ©rieur Ă celui des autres annĂ©es.
Câest donc le moment, plus que jamais, de tout mettre en oeuvre pour faire de nos jardins des refuges pour les papillons, qui leur offriront en retour la magie de nous prĂ©senceâ!
Ce mĂȘme recensement de 2018 montrait que le nombre dâespĂšces de lĂ©pidoptĂšres observĂ©s dans les jardins connaissait une baisseâ: 59 espĂšces diffĂ©rentes ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©es sur le site de lâassociation, contre 62 en moyenne prĂ©cĂ©demment. Les espĂšces les plus courantes, telles que la paon-du-jour, le vulcain ou la petite tortue, se sont montrĂ©es plus discrĂštes, tandis que dâautres, moins habituelles, ont «âbattu des records historiques»â: les machaons se sont faits deux fois plus nombreux que lors de la derniĂšre dĂ©cennie, tandis que les tabacs dâEspagne et les azurĂ©s communs semblent avoir aussi bĂ©nĂ©ficiĂ© des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es.
En Wallonie, 18â% des espĂšces de papillons ont dĂ©jĂ disparu et les deux tiers des espĂšces restantes sont menacĂ©es.
ĂâŻBruxelles, selon «âLâatlas des papillons de jourâ» de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale (Ă©d. 2010), 18 espĂšces (39â%) auraient disparu ces derniĂšres annĂ©es tandis que 13 autres (28â%) seraient devenues rares.
Les causes de disparition sont multiplesâ: ces derniĂšres annĂ©es, la sĂ©cheresse sâest ajoutĂ©e Ă la rarĂ©faction et Ă la banalisation des milieux, ainsi quâĂ lâutilisation massive de pesticides. Le tableau est sombre, mais il ne doit pas nous faire oublier quâil est bel et bien possible dâagir concrĂštement pour sauvegarder les papillons.