Robert Daloze est devenu une rĂ©fĂ©rence pour les jardiniers. Il cĂŽtoie le milieu des cercles horticoles depuis plus de 50 ans. En 1965, il sâinscrivait au cercle Horticole de Gembloux. Ătudiant, il apportait des Ă©chantillons de plantes Ă ses professeurs pour en dĂ©tecter les problĂšmes ; câest dire si la passion lâanimait dĂ©jĂ . Dans sa vie professionnelle, il a eu la chance de cĂŽtoyer bon nombre de scientifiques et jardiniers professionnels. En cherchant les rĂ©ponses aux nombreuses questions que les jardiniers se posent, Robert est devenu malgrĂ© lui un spĂ©cialiste aussi !
Recevez-vous beaucoup de questions ? Y répondre vous prend-il du temps ?
Parfois plus de 10-15 par semaine, mais toutes ne demandent pas les mĂȘmes recherches et dĂ©veloppements. Ă ce jour, heureusement, je ne suis pas encore sur Facebook.
Les questions sont le plus souvent posĂ©es pendant les mois dâĂ©tĂ© et de printemps ; jây consacre alors 4-5 heures par semaine, auxquelles il faut ajouter les articles Ă publier et tout lâadministratif liĂ© Ă la gestion du cercle et de la fĂ©dĂ©ration ; je suis Ă©galement prĂ©sident de la RĂ©gionale dâHorticulture de Namur et secrĂ©taire de la FĂ©dĂ©ration namuroise. Des questions me sont posĂ©es aussi lors de mes confĂ©rences ; elles demandent souvent une rĂ©ponse trĂšs dĂ©taillĂ©e.
Lorsque j’ai dĂ©butĂ© des Ă©tudes horticoles, je savais que cela deviendrait mon mĂ©tier mais surtout ma passion. Les deux sont intimement liĂ©s. En 1965, je mâinscrivais au cercle Horticole de Gembloux, dont les dirigeants Ă©taient mes professeurs Ă lâInstitut Horticole Ă Grand-Manil. Jâai cĂŽtoyĂ©, au dĂ©part, deux tĂ©nors de lâhorticulture, les professeurs de la FacultĂ© dâAgronomie de Gembloux, Adolphe Lecrenier et Joseph Debuisson. Ce sont eux qui mâont invitĂ© Ă donner ma premiĂšre confĂ©rence en 1978 sur les Traitements phytosanitaires Ă lâauditoire de la Chaire de Biologie vĂ©gĂ©tale Ă Gembloux. Par la suite, jâai rĂ©digĂ© de nombreuses chroniques pour ce cercle et bien plus tard la RĂ©gionale dâHorticulture de Namur sous lâĂ©gide de la section de Fosses-la-Ville et sous la conduite dâun webmaster compĂ©tent, a dĂ©veloppĂ© un site internet dont une rubrique « Questions et rĂ©ponses ».
Le jardinier dâaujourdâhui est-il diffĂ©rent de celui dâautrefois ?
La question environnementale est devenue primordiale, ainsi bien sĂ»r que le rĂ©chauffement climatique. En 1950, Rachel Carlson, dans son ouvrage Printemps silencieux, Ă©voquait cette problĂ©matique et son ouvrage se terminait ainsi : « la nature nâest pas destinĂ©e Ă satisfaire le plaisir de lâhomme ».
De cela, le jardinier amateur, comme tout citoyen, en a pris conscience. La culture biologique, plus respectueuse de nos ressources naturelles, est devenue rĂ©alitĂ©. Le choix de variĂ©tĂ©s anciennes et dâautres mieux adaptĂ©es Ă notre climat et aux parasites se cultivent dans les potagers. La fertilisation naturelle, dont le compost, est devenu la matiĂšre principale dans lâoptique aussi du recyclage des dĂ©chets. Toute cela est devenu rĂ©alitĂ©.
Qu’est-ce qui a changĂ© ?
Je dirai le mieux cultiver et le mieux consommer. Les superficies cultivĂ©es au jardin sont moindres quâautrefois et mieux intĂ©grĂ©e dans le milieu naturel. La haie, le mur sont devenus des Ă©lĂ©ments du paysage, tout comme lâamĂ©nagement de haies champĂȘtres et bocagĂšres pour les plus grands espaces.
On rencontre encore, selon les rĂ©gions, de grands vergers et potagers oĂč la culture par exemple de pommes terre est importante. Il y a dans les potagers une plus grande diversitĂ© de lĂ©gumes mais aussi au niveau des variĂ©tĂ©s, plusieurs types de laitues sont cultivĂ©es, Ă feuilles croquantes, tendres, feuilles de chĂȘne, pommĂ©esâŠ. Les jardins en carrĂ© ont du succĂšs et permettent dâapprovisionner rĂ©guliĂšrement la famille.
Quel est votre public ? Qui sont ces jardiniers qui vous envoient toutes ces questions ?
Depuis quelques temps dĂ©jĂ , les dames ont pris la main dans les associations horticoles et ce sont des cordons bleus ! Leur intĂ©rĂȘt est grandissant vis-Ă -vis des lĂ©gumes anciens et les plantes aromatiques Il est bien certain que la retraite anticipĂ©e favorise les loisirs dont le jardinage.
Il y a bien sĂ»r les questions de base du jardinage, que ce soit la bonne mĂ©thode pour semer, planter et bouturer mais je dois bien reconnaĂźtre quâil y a des questions trĂšs pointues dans le cadre de la lutte biologique ou pour le choix des plantes. Jâinterroge aussi des spĂ©cialistes en la matiĂšre. On ne peut pas tout savoir !