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Une fougĂšre qui vous veut du bien

Une fougĂšre qui vous veut du bien
Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
27 août 2018

La prĂȘle des champs (Equisetum arvense)
Autrefois trĂšs populaire en phytothĂ©rapie, la prĂȘle des champs est devenue aujourd’hui d’un usage plus anecdotique. Les seuls usages traditionnels conservĂ©s sont de servir d’engrais ou pour nettoyer les casseroles. Recueillez la prĂȘle en hiver. Liez les tiges en gros bouquets ; une fois secs, ils pourront servir Ă  rĂ©curer ou polir les mĂ©taux grĂące Ă  la silice et les saponines qu’elle contient. Pourtant, la prĂȘle est reconnue comme plante mĂ©dicinale par l’Agence europĂ©enne des mĂ©dicaments !

La prĂȘle, un fossile vivant !
Savez-vous que la prĂȘle est une cousine de nos fougĂšres ? Appartenant Ă  la famille des ÉquisĂ©tacĂ©es, la prĂȘle est un vĂ©ritable fossile vivant : elle existe sur notre planĂšte depuis l’ùre primaire, il y a plus de 250 millions d’annĂ©es, bien avant l’apparition des plantes Ă  fleurs, des animaux et des humains ! !
Comme les fougĂšres, la prĂȘle est dĂ©pourvue de fleurs et ne produit ni graines ni fruits. Comme elles et aussi comme les mousses, elle se reproduit par des spores. Elle possĂšde toutefois un systĂšme vasculaire et des racines.
La prĂȘle est considĂ©rĂ©e comme une envahissante dans les jardins, tant ses rhizomes colonisent les espaces. Cette plante frĂ©quentant les zones humides, c’est une adventice tenace difficile Ă  Ă©liminer. Elle pousse indiffĂ©remment dans tous les sols argileux ou acides ; on la trouve dans les talus et au bord des forĂȘts.


Une plante médicinale trÚs ancienne

Comme elle est prĂ©sente sur terre depuis la nuit des temps, son utilisation en mĂ©decine a Ă©tĂ© trĂšs tĂŽt observĂ©e un peu partout dans le monde, en raison de ses trĂšs nombreuses vertus curatives. DĂšs le 1er siĂšcle aprĂšs J.-C., ses vertus mĂ©dicinales furent consignĂ©es par le naturaliste Pline l’Ancien et le mĂ©decin Dioscoride.
Traditionnellement, la prĂȘle des champs Ă©tait utilisĂ©e au XVIIe siĂšcle en Europe pour guĂ©rir les blessures, les inflammations cutanĂ©es et soulager les calculs rĂ©naux.
On retrouve aussi trace de son emploi chez les AmĂ©rindiens d’AmĂ©rique du Nord pour la consolidation des fractures, comme coagulant lors de blessures ouvertes ainsi que pour soigner toutes les maladies rĂ©nales.

Diurétique
Aujourd’hui, la prĂȘle des champs est essentiellement proposĂ©e : comme diurĂ©tique pour favoriser l’élimination d’eau par les reins, et comme source de silice pour stimuler la formation de collagĂšne dans les os, les cartilages et les tendons.
En effet, la prĂȘle est cĂ©lĂšbre pour contenir une quantitĂ© considĂ©rable de silice (acide silicique et silicates), mais Ă©galement des saponines (des savons naturels) et de la nicotine. La silice serait impliquĂ©e dans le renouvellement des tissus conjonctifs (qui soutiennent les organes) et dans la fixation du calcium dans les os.
Elle est parfois prĂ©sente dans les produits de phytothĂ©rapie destinĂ©s Ă  faire perdre du poids en raison de son action diurĂ©tique. Malheureusement, ceci a fait l’objet de trĂšs peu d’études cliniques et son efficacitĂ© reste toujours Ă  prouver.
Ne confondez pas la prĂȘle des champs (Equisetum arvense) avec la prĂȘle des marais (Equisetum palustre), qui est toxique.

Comment l’utiliser ?
Les tiges sont rĂ©coltĂ©es en Ă©tĂ©, dans des endroits loin de toute forme de pollution, puis mises Ă  sĂ©cher dans un endroit frais et Ă  l’ombre. La plante sĂ©chĂ©e s’utilise en infusions ou en dĂ©coction. La prise de prĂȘle des champs dans le contexte des troubles urinaires mineurs doit ĂȘtre accompagnĂ©e de la consommation d’au moins 2 litres d’eau/jour.

Attention aux contre-indications !
Les personnes souffrant d’ƓdĂšmes dus Ă  une maladie du cƓur ou des reins doivent s’abstenir de prendre de la prĂȘle des champs.
Une consommation excessive et prolongĂ©e pourrait entraĂźner une carence en vitamine B1 (thiamine).
Par ailleurs, en augmentant le volume des urines, la prĂȘle des champs peut ĂȘtre Ă  l’origine d’une perte excessive de potassium.
Cet effet peut augmenter la toxicitĂ© des mĂ©dicaments ou des plantes qui tendent Ă©galement Ă  faire diminuer le taux de potassium dans le sang (diurĂ©tiques, laxatifs irritants), ainsi que de certains mĂ©dicaments des troubles du rythme cardiaque, par exemple.
La plus grande vigilance est donc de mise : n’hĂ©sitez pas Ă  en parler Ă  votre mĂ©decin ou votre pharmacien.
L’usage de la prĂȘle des champs est dĂ©conseillĂ© chez les enfants de moins de 12 ans.


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