Comment mettre les oiseaux en boîte… ou la prise de vue au jardin

Votre jardin est fréquenté par de nombreuses espèces d’oiseaux et vous voudriez garder une trace de leurs nombreuses allées et venues ? La photographie animalière est, avant tout, plus une affaire de patience que d’équipement coûteux. Rien ne sert de « s’armer » comme un pro pour se faire plaisir.

La photographie animalière compte des cadors et des millions d’amateurs. Les professionnels reconnus reçoivent du matériel des firmes pour lesquelles ils servent d’ambassadeurs.

Les amateurs, eux, doivent acheter leur propre matériel. Et, comme dans toute activité, il y a ici aussi des modes et des tendances. Un équipement de base avoisine les 1000 €, mais cela peut monter jusqu’à 30 000 €, voire bien plus pour un boîtier professionnel à 50 millions de pixels et une optique lumineuse et fixe de 600 ou 800 mm de focale.

Mais soyons réalistes, pour un passe-temps, rien ne sert d’investir le prix d’une voiture dans du matériel que vous n’utiliserez pas tous les jours. Mieux vaut commencer simplement, mais sûrement. Vous pourrez toujours ensuite évaluer si votre nouvelle passion nécessite de nouveaux investissements ou pas.

Le plus important, c’est l’œil

Le regard du photographe sur ce qui l’entoure reste le paramètre le plus important. Posez-vous les bonnes questions : que désirez-vous photographier, comment et pour quel résultat ? Au-delà de la performance du boîtier, l’œil de l’appareil, c’est l’optique qui ne sera pas forcément onéreuse. 

Au final, la meilleure photo sera celle qui procurera une réelle émotion au photographe et à son entourage. Elle constituera le bon souvenir d’un moment comme suspendu. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, peu importe ce que pensent les autres, seul compte votre point de vue.

À l’affût, dans votre jardin

Dans un premier temps, pas besoin de construire un affût : installez-vous de préférence à l’intérieur. Les oiseaux repèrent facilement de nouvelles formes et s’en méfient. Photographier depuis une porte ouverte fera l’affaire. Évitez à tout prix de le faire à travers une vitre, vous augmenterez ainsi la diffraction et, donc, la netteté et la qualité de vos images.

Disposez un drap de couleur terne pour limiter la déperdition de chaleur de la maison et masquer une partie de l’ouverture de porte vers l’extérieur. Éteignez les éclairages intérieurs qui pourraient trahir votre présence. Le secret est de ne pas bouger ; le fait de rester immobile est un gage de réussite.

1. Pour débuter, visez une mangeoire placée à hauteur d’œil, à une distance confortable de votre maison. La lumière doit idéalement venir de la droite ou de la gauche, mais pas de face, sinon votre sujet sera en contre-jour, donc en ombre chinoise sur un fond trop clair.

2. Réglez votre trépied de façon à vous installer confortablement derrière le viseur de votre appareil. Tenez-vous debout ou assis. Votre visage sera en partie masqué par l’appareil, donc rien ne sert de vous habiller comme un paracommando ! Si vous êtes équipé d’une focale inférieure à 100 mm, vous pouvez vous passer d’un trépied. Tentez de bien caler vos coudes le long du corps ou posez-les sur une table.

3. Veillez à ce que le fond soit uni et pas trop clair : par exemple, une haie en arrière-fond fera parfaitement l’affaire.

Essayez d’attraper le regard des oiseaux, ce sera bien plus accrocheur et plus expressif que leur simple forme.

Retrouvez la suite dans notre numéro de juin (n°79)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg79-juin-2022