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Dans la peau du gingembre

Dans la peau du gingembre
Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
15 janvier 2022

Quel drĂŽle d’oiseau, tout de mĂȘme, avec sa forme biscornue et ses strates de peau plissĂ©e un peu comme les genoux d’un dromadaire. Et quand on le coupe : l’odeur, le jus, les fibres rĂ©veillent les sens de plein fouet. 

Il m’en fait imaginer des mondes et je me demande : qu’a-t-il vu ? qu’a-t-il vĂ©cu ? qu’est-ce qui le fait vibrer ? On se questionne sur cette racine lĂ©gendaire
 tout en sirotant une infusion.

Gingembre, que vois-tu au quotidien ? (ceci est une fiction)

Depuis l’étagĂšre Ă  Ă©pices, j’ai une vue plongeante sur la cuisine oĂč je suis disposĂ© Ă  portĂ©e de main. J’apprĂ©cie faire partie du rituel matinal et, pour les jours grincheux et pluvieux, c’est Ă  plusieurs reprises que je me rends utile : je passe dans les mains, je suis en contact avec la planche Ă  couper et le couteau qui tranche et, parfois, mes saveurs se mĂ©langent avec celle du citron. C’est vraiment une fiertĂ© d’avoir Ă©tĂ© reconnu pour mes bienfaits thĂ©rapeutiques dans la mĂ©decine chinoise et ayurvĂ©dique. Ça a Ă©tĂ© notre passeport pour voyager dans le monde et ĂȘtre aujourd’hui cultivĂ© par les humains. On n’est pas prĂšs de disparaĂźtre : merci aux petits problĂšmes de santĂ© des hommes !

Blague Ă  part, j’aime ressentir les effets que je produis sur le corps, les sensations comme le goĂ»t piquant sur la langue et la biochimie qui soulage la nausĂ©e, les crampes et douleurs, les indigestions, la fiĂšvre, la toux et le rhume, les problĂšmes de circulation et j’en passe.

Je vois aussi le plaisir que je procure et la crĂ©ativitĂ© dont les humains font part en cuisine pour m’ajouter Ă  leurs sauces, soupes, boissons, salades et gĂąteaux.

Qu’as-tu vĂ©cu dans le sol ?

En tant que plante pĂ©renne, j’ai eu plus d’une saison pour observer la vie en terre. Cependant, dans les champs commerciaux d’Inde d’oĂč je viens, on nous rĂ©colte aprĂšs 10 mois environ. Je pousse assez vite, jusqu’à 1,50 m maximum et, de lĂ , j’apprĂ©cie les rayons du soleil, la chaleur. L’énergie capturĂ©e par mes longues feuilles Ă©troites, je l’envoie vers mes rhizomes souterrains qui vont gonfler en se ramifiant. Ce sont eux qui, en se divisant, permettent d’assurer la prochaine gĂ©nĂ©ration.

Nous faisons Ă©galement des fleurs en forme de cĂŽne ; cependant, le pollen est souvent infertile et la formation des graines n’est pas une Ă©vidence. Aujourd’hui, nos fleurs ouvertes sont peu ou pas visitĂ©es par les pollinisateurs, c’est une des hypothĂšses de notre « infertilité » lorsqu’on parle de reproduction sexuĂ©e[1].

Retrouvez la suite dans notre numĂ©ro de dĂ©cembre (n°74)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg74-décembre-2021


[1] Melati et al. (2015) Floral Biology of Ginger (Zingiber officinale Rosc.) Int. J. Curr. Res. Biosci. Plant Biol. 2015, 2(4) : 1-10. 


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