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Des fourmis au jardin ou à la maison : que faire ?

Cet article à été écrit par x.huart@weyrich-edition.be
18 juillet 2023

Les fourmis de nos régions ont un régime alimentaire très varié : végétaux, nectar, miellat, petits insectes, araignée, cadavres… Dans les forêts, les grandes colonies de Formica abritant des centaines de milliers d’individus dans de grands dômes d’aiguilles de résineux protègent les arbres des pullulations de chenilles défoliatrices et autres insectes ravageurs.

On a estimé qu’elles prélèvent des dizaines de milliers d’insectes par jour, dont 65 % de nuisibles, avec une préférence pour les proies abondantes. Pour cette raison, les fourmis des bois sont protégées dans de nombreux pays, dont la Belgique (Formica rufa et polytecna).

Dans les jardins, les fourmis (principalement du genre Lasius, cette fois) éliminent la majeure partie des cadavres de petits animaux qu’elles rencontrent. Leurs galeries aèrent le sol. Elles assurent aussi la dispersion de certaines graines : c’est ce qu’on appelle la myrmécochorie. Elles ramènent dans leur nid les graines de bourrache, de chélidoine, de violette… et en consomment une partie riche en lipides en laissant bien le germe intact.

Les fourmis posent problème quand elles se nourrissent de plantules, de fruits abîmés (par exemple, les fraises rongées par des limaces) et surtout, quand elles élèvent des pucerons pour se nourrir de leur miellat.

Elles en prennent soin  : elles les protègent des prédateurs, elles les déplacent vers de nouvelles plantes, et elles les abritent même dans leurs nids en hiver. Le phénomène est visible sur les tiges des plantes, mais il se produit aussi dans la terre avec les colonies de pucerons piquant dans les radicelles.

Enfin, les fourmis envahissent parfois les terrasses et les maisons. Quoi de plus désagréable que de déjeuner au jardin en luttant contre les fourmis grimpant sur les pieds de la table, attirées par la confiture de nos tartines. Les découvrir dans les provisions de la cuisine est tout aussi ennuyeux !

S’il ne faut pas chasser les fourmis systématiquement, car elles sont utiles au jardin, il est parfois nécessaire d’agir pour les éloigner là où elles sont problématiques.

Comment les éloigner ?

La première solution est de vous débarrasser des pucerons que les fourmis viennent traire, grâce à des jets d’eau ou à une pulvérisation de savon noir. Ceci peut suffire à rétablir l’équilibre !

Les fourmis sont très sensibles aux odeurs. Elles détestent certaines plantes odorantes : tanaisie, absinthe, tomate, lavande, marjolaine, menthe, basilic, tagète, sauge et laurier, par exemple. Plantez-en donc dans votre jardin, près de vos cultures sensibles aux attaques de pucerons comme les rosiers et les fruitiers. Un paillage fait de tiges coupées de plantes odorantes peut être disposé au pied des cultures. Vous pouvez aussi pulvériser un extrait fermenté de plantes sur les fourmilières, sur les pistes et dans les colonies de pucerons élevées par les fourmis. Pour le préparer, il suffit de laisser macérer 1 kg de plantes fraîches (tanaisie ou lavande) dans 10 litres d’eau pendant 6 à 12 jours. Diluez 10 fois avant utilisation.

Les citrons moisis et autres agrumes repoussent les fourmis, tout comme l’ail, la cannelle, l’extrait de lavandin et le vinaigre blanc. Ce dernier, dilué et pulvérisé au-dessus des fourmilières, brouille la communication chimique des fourmis, ce qui les déboussole et les pousse à déménager. Le marc de café humide semble appâter les fourmis qui s’empoisonnent à cause de l’effet neurotoxique de la caféine. Utilisez-le à la maison plutôt qu’au jardin pour ne pas intoxiquer les insectes et vers utiles.

Les fourmis détestent marcher sur de la craie blanche, du bicarbonate de soude et de la poudre de lithothamne. Vous pouvez en encercler les endroits qu’elles ne devraient pas atteindre. Un anneau de glu est aussi utile sur le tronc des fruitiers, mais peu sélectif. Enfin, il existe un agent de lutte biologique, le nématode Steinernema feltiae, qui parasite spécifiquement les fourmis. On peut y avoir recours en cas de très lourde pullulation.

Retrouvez la suite du dossier de Sylvie La Spina dans notre numéro de juin-juillet (n°87)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg87-juin-juillet-2023


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