Comment nous contacter ? 📱 061 27 18 28 Par mail : info@lespritjardin.be

La phytopathologie, c’est quoi ?

Cet article à été écrit par x.huart@weyrich-edition.be
18 juillet 2023

La phytopathologie est la science qui étudie les maladies (pathologie) des plantes (phyto). La manière de prévenir ou de guérir la maladie étant différente en fonction de la cause, il est important de savoir identifier cette dernière. La maladie peut être due à des organismes pathogènes tels que :

Les champignons (maladies fongiques ou cryptogamiques), capables de coloniser les végétaux par le sol, l’eau, le vent, les végétaux, les résidus de végétaux et/ou le matériel de jardinage déjà infecté. Les champignons peuvent infecter leur hôte par pénétration directe, par les ouvertures naturelles (ex : stomates des feuilles) ou par les blessures existantes (ex : branches cassées). Leur croissance est généralement radiale (elle part d’un centre et s’étend de manière circulaire).

Les bactéries, colonisant les plantes par l’eau, les insectes vecteurs, les résidus de végétaux ainsi que le matériel déjà infecté principalement. Les bactéries peuvent infecter leur hôte par les ouvertures naturelles (ex : stomates) ou par les blessures existantes.

Les virus, se transmettant de plante en plante de manière mécanique, par contact entre plantes (à la suite de la manipulation par un humain par exemple) ou par des vecteurs (insectes, acariens, nématodes ou champignons) principalement. On compte parmi les vecteurs les plus communs : les pucerons, les cicadelles ou les thrips.

Attention, tous les microorganismes en interaction avec les plantes ne leur sont pas nuisibles, bien au contraire ! Beaucoup sont même nécessaires ou bénéfiques pour celles-ci. Parmi eux, les rhizobactéries, favorisant la croissance et la bonne santé des plantes. Chez les légumineuses par exemple, on trouve une symbiose avec des bactéries fixatrices d’azote (élément nécessaire à la croissance des plantes, que l’on trouve dans les fertilisants), vivant en colonie dans des structures appelées nodules, qui sont des poils absorbants des racines ayant été modifiés.
De même, les éléments disponibles dans le sol pour la nutrition des plantes le sont d’abord grâce à la dégradation des matières végétales et animales mortes en matière organique, rendue possible notamment grâce à leur colonisation par les champignons dits saprophytes. Ces derniers représentent 90 % des champignons existant, contre 10 % pour les champignons pathogènes. La matière organique est ensuite minéralisée par des microorganismes (bactéries, champignons…), rendant ainsi les éléments nutritifs disponibles pour nos plantes.

Identifier le pathogène

Pour identifier le pathogène responsable de l’apparition d’une maladie, il est utile d’observer la maladie à différents « niveaux » : l’environnement du jardin, la plante entière et le (ou les) organe(s) infecté(s) (feuillage, graines, boutons floraux, tubercules/racines, fruits, écorce…). Ces indices, une fois rassemblés, permettent d’identifier au mieux l’agent pathogène responsable de la maladie.

Au niveau du jardin par exemple, une large zone circulaire de plantes touchées par une même maladie indique probablement un champignon ou parasite du sol, tandis que plusieurs foyers dispersés indiquent plutôt un champignon dispersé par le vent.

Les symptômes observés sur les organes des plantes, bien que très diversifiés et parfois généraux (flétrissement, pourriture…) peuvent aussi souvent donner des indices précieux sur l’agent pathogène en cause. Voici les symptômes clés qui vous permettront de vous initier à l’identification des organismes responsables de vos soucis au jardin :

Symptôme : exsudats/suintements
Couleur : jaune, blanc ou « tache d’huile »
Cause probable : bactérie

Exemples
Feu bactérien sur fruitiers | Erwinia amylovora
Graisse du haricot | Pseudomonas savastanoi pv. phaseolicola
La présence d’exsudats (suintements) jaunes ou blancs est typique d’une infection bactérienne comme le feu bactérien sur poiriers ou pommiers.
La présence d’Erwinia et de bactéries en général peut également, entre autres, mener à un flétrissement et/ou à un chancre (nécrose localisée de l’écorce).

Symptôme : poudre/feutrage sur le feuillage (mycélium)
Couleur : blanche, grise, orange ou mauve
Cause probable : champignon
Exemples
Oïdium sur cultures légumières | Oïdium sp.
Mildiou de la tomate | Phytophthora infestans
Cladosporiose de la tomate | Passalora fulva
De la poudre est souvent synonyme de la présence du mycélium de champignons, comme dans le cas de l’oïdium, une maladie pouvant s’attaquer à de nombreux végétaux dont les cultures légumières ; ou encore le mildiou, notamment en tomate.

Symptôme : points noirs
Cause probable : champignon
Spécificités : sur feutrage (mycélium de champignon), sur taches symptomatiques…

Exemples
Oïdium sur cultures légumières | Oïdium sp.
Cercosporiose sur chénopodiacées | Cercospora beticola
La poudre peut s’accompagner de points noirs, structures fongiques présentes par exemple sur le feutrage pour les oïdiums, pouvant aussi apparaître au sein de tâches symptomatiques, comme dans le cas de la ramulariose et la cercosporiose de la betterave, de la bette ou de l’épinard (chénopodiacées)

Symptôme : pustules
Couleur : pustules orangées, brunes ou jaunes, noires
Cause probable : champignon

Exemples
Rouille grillagée du poirier | Gymnosporangium sabinae
Rhizoctone brun de la pomme de terre | Rhizoctonia solani
Les structures fongiques peuvent également apparaître sous forme de pustules orangées, brunes ou jaunes sur la face supérieure des feuilles dans le cas des rouilles des céréales ou des fruitiers, ou brunes/noires sur les tubercules dans le cas du rhizoctone de la pomme de terre.

Retrouvez la suite du dossier de Juliette Laloux & Bastien Domken dans notre numéro de juin-juillet (n°87)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg87-juin-juillet-2023


2