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Le marquage des Reines

Le marquage des Reines
Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
2 avril 2022

La reine des abeilles est très timide. Elle déteste être mise en lumière. Elle se cache. Elle est craintive. Et, sachez-le bien, elle a les meilleures raisons du monde de ne pas se montrer : en effet, c’est sur elle, et elle seule, que repose l’avenir de la colonie dont elle assure la reproduction. Sa ponte est donc vitale. Une reine égarée, malade, ou morte, et voilà ipso facto la colonie menacée de mort. 

Morphologiquement, elle se distingue, comme chacun le sait, par un abdomen plus long que celui des ouvrières et des mâles. C’est ce qui permet de la reconnaître.

Encore faut-il pouvoir la retrouver parmi ses milliers de congénères ! C’est, en pratique, un exercice souvent compliqué : on cherche la reine, mais on ne la voit pas ! Les apiculteurs ont trouvé une solution pour mieux l’apercevoir et, surtout, plus rapidement. Ils « marquent la reine » avec une petite tache de peinture déposée précautionneusement sur son dos, et plus particulièrement sur le thorax dorsal, qui est recouvert d’une épaisse couche de chitine. Grâce au « marquage de la mère » (expression ancienne), ou « au marquage de la reine » (expression actuelle), Adrien Perret-Maisonneuve (1866-1937) a pu dire : « On ne cherche plus la reine, on la voit ».

« L’idée de peindre les reines n’est pas nouvelle. Réaumur marquait en rouge ses reines, et le conseil de faire de même avait été donné à Huber[1] par le célèbre naturaliste et philosophe Charles Bonnet, le contempteur[2] de la nature, dans une lettre qu’il lui adressait le 18 août 1789[3]. »

Le marquage des reines est pratiqué par les apiculteurs du monde entier. Les avantages sont plus grands que les désavantages. Au rayon des inconvénients, on notera une réticence au niveau de l’apiculture « bio », par crainte de polluer la reine avec des solvants de peinture et/ou de colle, mais c’est surtout la peur des débutants ou la paresse qui empêchent de mener à bien cette pratique essentielle. Ce n’est pas seulement au sein de la ruche que le marquage des reines s’avère grandement utile. Qu’elle soit clippée (aile coupée artificiellement) ou non, si une reine essaime et qu’elle est marquée d’un numéro, l’apiculteur identifiera facilement sa provenance dans le rucher… s’il la récupère.

Retrouvez la suite dans notre numéro d’avril (n°77)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg77-avril-2022


[1] Huber, Nouvelles observations sur les abeilles, T. 1, p. 50.

[2] Contempteur= personne qui dénigre quelqu’un ou quelque chose.

[3] Perret-Maisonneuve, L’apiculture intensive et l’élevage des reines, p. 119, éd. 1926.


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