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Les caprices d’une star

Les caprices d’une star
Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
14 avril 2022

On peut se poser la question : la tomate est-elle un fruit ou plutôt un légume ? Lorsqu’on la croque, on pense à un légume ; pourtant, botaniquement, c’est un fruit, car la tomate succède à une fleur et renferme des graines. En gastronomie, on la considère comme un fruit-légume. Finalement, ce sera comme vous voulez !

UN PEU D’HISTOIRE

La tomate (Solanum Lycopersicum d’après Linné en 1753, puis Lycopersicum esculentum (= comestible) en 1768 par Miller), pomme d’amour, provient des Andes péruviennes et des Incas qui la cultivaient déjà. 

De la famille de la pomme de terre, du poivron et de l’aubergine, la tomate apparaît comme une curiosité au 16e siècle dans la région de Séville (Espagne). On en trouve les premières traces à Naples (vers 1560), où on la surnommait « pomme d’oro », car considérée comme revitalisante après des « ébats torrides ».

Timide apparition en Angleterre (1728) et aux USA, mais on la regarde alors avec méfiance vu qu’elle appartient à la famille de la belladone (herbe empoisonnée riche en alcaloïdes). 

On devra attendre 1834 pour commencer à l’utiliser en tant que plante culinaire. En France, elle fut longtemps considérée comme plante ornementale. Son utilisation comme légume prit son essor vers 1800 ; elle fut déjà répertoriée dans le catalogue grainier Vilmorin de 1760 ; à l’époque, le dahlia, lui, était une denrée alimentaire. Vers 1900, on comptait déjà 15 variétés ; les premiers hybrides datent de 1946.

DESCRIPTION

Plante vivace cultivée en annuelle sous nos latitudes, pouvant atteindre 2 m de haut sans taille ; grosse tige presque ligneuse, rude au toucher ; feuilles à folioles lobées légèrement dentées sur les bords avec des poils sur le dessous. Les fleurs sont jaunâtres en cymes ramifiées.

Système radiculaire : très puissant, très ramifié et actif dans les premiers 30 à 40 cm de terre ; peut descendre jusqu’à 1 mètre de profondeur.

Le fruit est une baie charnue de couleur rouge à rouge violacé, jaune, verdâtre ou rosé à maturité. Formes variées :

• aplaties fasciées : muchamiel ; souvent de nombreux pépins ;

• aplaties côtelées : marmande ;

• ovoïdes : early mech ;

• cornues pointues : cornabel ou cornue de Andes (rares pépins) ;

• petites globuleuses : variétés cerises.

En général 3 à 4 loges, celles à 1 ou 2 loges sont généralement destinées à la conserve.

Suivant les variétés, les fruits varient en poids : de 8 g (cerise) à 1,200 kg (gigantomo).

Fleurs jaunâtres réunies en cymes ramifiées ; la grappe de fleurs est composée d’aisselles portant chacune une fleur. Elles sont hermaphrodites (autofertiles) et les étamines fixées ensemble forment un cône refermé sur le pistil, celui-ci se terminant par une petite ouverture pour permettre l’entrée du pollen.

Les graines sont nombreuses : 3 à 400/g ; de forme aplatie, petites, gris beige et velues (un problème pour les semoirs industriels, car elles doivent être ébarbées ou brossées). Durée de conservation : 4 à 5 ans.

FAMILLE

La famille comprend 8 espèces dont 5 sont également susceptibles d’être croisées.

MULTIPLICATION

1 Semis

La germination est presque impossible sous 10°C, impossible à 35°C.

Le semis se pratique fin février-début mars sous abri (15-20°C) en terrine ou en plaque de multiplication.

Substrat : de préférence un Terreau pour semis (car désinfecté), sinon un terreau normal auquel on ajoutera du sable de rivière.

La germination se fait en 5-6 jours.

Dès que les plantules pointent, aérer et apporter un max de lumière. Contrôler l’arrosage pour ne pas provoquer d’arrêt de végétation par manque d’eau ou par un excès de froid. Un manque de luminosité peut causer la fonte des semis.

Ensuite, repiquage en pot de Ø 8 cm ; la tige peut être enterrée jusqu’aux premières feuilles, ce qui va provoquer un surplus de racines. Plante qui a filé : un repiquage à plat peut être tenté, sans casser la tige.

La mise en place se fera dès que les conditions climatiques seront idéales, vers début ou mi-mai.

2 Bouturage

On récupère les gourmands pour les empoter en boutures. De ce fait, le laps de temps entre semis et floraison est raccourci. Choisir des boutures sur des plants sains, prélever des segments trapus et épais, car ils contiennent des réserves. Cette méthode permet de gagner 1 mois sur la culture.

3 Greffage

Le greffage sert surtout à faire pousser une variété ancienne sur un porte-greffe afin de la rendre plus résistante aux maladies, viroses, avec un développement plus vigoureux, et d’augmenter son rendement. On récupère ainsi les vertus (surplus de vigueur) contenues dans les racines d’une variété pour les transmettre à une autre, plus sensible ou moins résistante, et moins productive. De 4 bouquets chez une tomate normale, on peut en obtenir 8 sur une autre qui a été greffée.

Pour réussir son greffage : commencer par semer des graines porte-greffes (variétés : petit moineau, Beaufort, Red currant) ou issues de semences F1. Ensuite (1 à 2 semaines plus tard), semer les plants à greffer qui serviront de greffons. De préférence travailler à des t° avoisinant 20 à 25°C sous cloche.

Lorsque les plants porte-greffes font 15 cm de haut, procéder au greffage. L’opération se pratique souvent au-dessus des cotylédons afin de conserver une partie de tige. Avec une greffe réalisée plus bas, il peut y avoir une éventuelle émergence des racines du greffon, qui vont alors s’enraciner et la greffe ne servira à rien.

En aucun cas, le greffon ne pourra être enterré ; seulement le porte-greffe.

Retrouvez la suite du dossier du mois dans notre numéro d’avril (n°77)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg77-avril-2022


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