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Les ennemis des abeilles

Les ennemis des abeilles
Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
26 novembre 2022

Depuis que l’homme s’est attaché aux abeilles – il y a au moins 9000 ans –, il est confronté à leurs ennemis aussi, et la littérature apicole a produit d’innombrables pages consacrées à ces fléaux qui sont d’importances inégales. On constate de nos jours l’apparition de nouveaux « nuisibles », mais aussi la disparition de prédateurs qui faisaient naguère des ravages.

Voyons cela en procédant à un relevé simplifié, mais le plus complet possible, à l’exception des maladies provoquées par les bactéries, protozoaires et virus.

On distinguera :

– les atteintes aux abeilles ;

– les atteintes au miel et au pollen ;

– les atteintes à la cire ;

– les atteintes aux ruches.

Les souris

Qui n’a pas entendu l’expression « trou de souris » ? Ce rongeur (souris, mulot, campagnol ou autres) se faufile dans des interstices très étroits et d’autant plus facilement lorsqu’il est au stade juvénile. C’est grâce à l’homme, notamment avec ses cultures vivrières, que ce petit mammifère s’est répandu dans le monde entier. De mœurs nocturnes et doué pour l’escalade, il grimpe partout quand le support le lui permet. Il rentre dans les ruches, surtout à l’automne, quand l’activité de la colonie est réduite et que les températures chutent. Il vient pour y trouver refuge pour l’hiver.

Il y construit son nid dans le bas de la ruche en amenant des feuilles et des brindilles. 

Particularité : il mangera la cire disponible sans toucher à la grappe d’abeilles. En été, il risquerait les piqûres, ce qui suffit à l’écarter durant la belle saison.

S’il ne détruit pas les abeilles, l’animal urinera assez pour donner à la ruche une odeur peu enviable, ce qui nécessitera un nettoyage complet au printemps.

Que faire pour éviter cet envahisseur ? La parade est la fermeture de toutes les ouvertures susceptibles de le laisser entrer. De nos jours, on utilise des portiques réducteurs d’entrée très efficaces (portières en métal ou en plastique, perforées ou coulissantes) qui ne laissent plus passer que les abeilles, mais aussi les guêpes… 

L’apiculteur averti et prévoyant n’a donc plus rien à craindre des souris, sauf s’il utilise des ruches en paille, ce qui, faut-il le dire, est devenu fort rare depuis la multiplication des ruches à cadres mobiles. En effet, les rongeurs rongent les paniers en paille, s’y introduisent et les rendent inutilisables. Pensons aux anciens qui étaient très concernés. Plus besoin aujourd’hui de placer des pièges ou de recourir à des poisons.

Les chats sont de grands prédateurs des souris, qu’ils chassent de nuit. La présence de chats autour du rucher sera donc favorable pour réguler les rongeurs. Le renard régule également la population des souris.

Le sphinx tête de mort

Ce grand papillon nocturne est devenu fort rare en Belgique, à l’inverse des souris. Pour ma part, je ne l’ai jamais rencontré et je le regrette, puisque cet insecte est assez exceptionnel : son thorax arbore une tête de mort ! Les apiculteurs de la première moitié du XXe siècle le rencontraient souvent. C’est l’exemple parfait d’un prédateur modeste qui a presque totalement disparu chez nous alors qu’il reste fréquent en Afrique. On l’entrapercevrait encore dans le midi de la France. Son nom est tout aussi exceptionnel : Acherontia atropos.

Dans la mythologie grecque, l’Achéron c’est le fleuve souterrain des enfers, et Atropos est une des trois Moires (Parques), divinités du Destin : Clotho file le destin, Lachésis le répare, et Atropos l’Inflexible coupe le fil de la vie des pauvres humains. Atropos a donné son nom à l’atropine, un alcaloïde anti-cholinergique tiré notamment de la belladone. On l’utilise dans les hôpitaux pour augmenter le rythme cardiaque, pour des anesthésies et aussi pour contrer des empoisonnements aux pesticides.

Les portiques placés aux trous de vol rendent l’intrusion du sphinx impossible : il est bien trop massif (longueur= 6,5 cm) ! Il ne s’attaque pas aux abeilles, c’est le miel qui l’intéresse, le miel dont il se gorge. Autrefois, sa chenille dévorait également les tiges et les feuilles de nos plantations de pommes de terre.

Retrouvez la suite dans notre numéro de décembre (n°84)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg84-decembre-2022


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