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L’Esprit Jardin me donne des projets, c’est pour moi un réservoir d’idées

Cet article à été écrit par x.huart@weyrich-edition.be
6 août 2022

D’août à septembre, votre magazine L’Esprit Jardin est partenaire de l’émission Grandeur Nature. Vous y retrouvez nos experts en compagnie d’Adrien Joveneau, en télévision sur la Une Rtbf et en radio sur Vivacité.

Animateur-producteur de la RTBF, Adrien Joveneau explore la planète et rencontre ses habitants, que ce soit aux antipodes dans Les Belges du bout du monde ou au bout de la rue dans Le Beau Vélo de RAVeL, La Belgodyssée et Grandeur Nature. Amoureux de la nature, il défend ardemment des valeurs d’écologie
et de développement durable à travers ses émissions.

En quelques mots, quel est le concept de votre émission Grandeur Nature ?

Grandeur Nature, c’est un peu comme mon bébé, je l’affectionne tout particulièrement. Ça fait maintenant une vingtaine d’années que l’émission existe. Aujourd’hui, on se concentre sur les parcs naturels de Wallonie et de Belgique puisque, pour la dernière, on va se rendre en Flandre. Dans chacun de ces parcs, on trouve une personne inspirante qui nous sert de fil rouge. On découvre son travail, son environnement, les endroits dans lesquels elle rayonne.

Qu’est-ce qui vous a poussé à un tel projet ?

Tout gamin, j’ai grandi dans une école en pleine nature, basée sur le système scout : on dormait sur place, faisait des hikes, construisait des cabanes… Et je crois que l’enfance est déterminante et laisse des traces, car à chaque fois que je pars en tournage avec mon équipe, j’ai l’impression de repartir en hike avec mon sac à dos. Je reste fidèle à mon idéal d’enfance dans tous mes projets.

Pourquoi donner une telle place pour la nature, en particulier celle au jardin, dans votre émission ?

Parce que j’ai moi-même semé ma petite graine. J’ai des enfants très branchés nature et recyclage qui m’ouvrent les yeux sur des pratiques (parfois mauvaises) que je peux avoir. Ils sont mes petites consciences, mes Jiminy Cricket, et me rappellent à l’ordre quand c’est nécessaire.

Je suis d’ailleurs très content et confiant de voir toutes ces générations hyper concernées par l’environnement, et ce de manière spontanée. Que ça soit en militant ou simplement au quotidien, en étant responsable et attentif à leurs comportements. De toute façon, on n’a pas le choix, on doit être vigilant et acquérir de meilleures pratiques.

Et malgré toutes les mauvaises nouvelles qu’on entend quotidiennement, ça met du baume au cœur et donne confiance en l’avenir.

Êtes-vous jardinier à vos heures perdues ? Mettez-vous la main à la terre ?

J’ai le projet d’avoir mon potager, quand j’aurai le temps. En attendant, je passe beaucoup de temps au jardin à construire. Il y a toujours à faire. Je dois admettre qu’à la maison, ma femme est celle qui a la main verte, je suis plutôt son assistant.

Quelles sont vos activités favorites dans la nature ?

Je suis un lève-tôt : à 5 h 30, je sors sur la terrasse, regarde les arbres, fais mon yoga pour me recentrer sur moi-même et sur le bonheur d’être en vie. Chaque matin, je me dis « Dieu merci, une nouvelle journée » et je m’émerveille de voir la nature se réveiller.

J’attache beaucoup d’importance au cadre dans lequel je vis et j’ai la chance d’avoir une chouette maison au plus proche de la nature. C’est du vrai bonheur. Mon jardin, c’est sacré.

En parlant jardin, vous êtes abonné à notre revue, qu’aimez-vous
dans notre magazine ?

Votre revue est super bien faite ! Dans la famille, elle passe de mains en mains. L’Esprit Jardin me donne des projets, c’est pour moi un réservoir d’idées pour le moment où je démarrerai ma nouvelle vie, d’ici quelques années.

Vous avez beaucoup voyagé dans votre vie. Au cours de ces voyages, avez-vous pu observer des changements dans la mentalité des gens, dans leur rapport à la nature et au jardin ?

Dans les années 80-90, on ne parlait pas d’empreinte écologique. Et je plaide coupable, j’ai fait le tour du monde en avion. Des voyages incroyables, mais pour parfois moins d’une semaine. Aujourd’hui, les mentalités changent. On fait beaucoup plus attention. Dans le cadre de L’échappée belge par exemple, on fait tous nos déplacements en train, et c’est génial ! On redécouvre la France autrement. Il faut faire attention, mais en même temps, je suis un disciple de Bertrand Picard qui dit qu’on ne doit pas se priver des belles choses de la vie. C’est important de découvrir le monde et partir à la rencontre de l’autre, des paysages, des cultures.

Ce qu’il faut, c’est essayer d’être écologiste et pragmatique : voir ce que la technologie peut nous apporter pour avoir un meilleur rendement écologique, mieux voyager en polluant moins.

Aujourd’hui, je vois beaucoup de jeunes (et moins jeunes) voyager nature, faire des bootcamps, lancer des fermes de permaculture… C’est génial de voir ce retour à la nature et aux méthodes d’antan.

Dans votre quotidien, quels sont vos gestes importants pour la nature ?

Je ne bois que de l’eau du robinet. Je fais attention à mon alimentation : je limite ma consommation de viande, mais je trouve aussi qu’il faut faire vivre tout le monde. Les agriculteurs aussi. Je ne suis pas un extrémiste, mais un pragmatique. En plus, je suis épicurien. Donc je vais manger moins, mais mieux : je me fournis à la ferme, dans des coopératives. Mais ça m’arrive aussi, quand je suis pressé, d’aller au magasin. Je privilégie la bière de mon village, la Philomène, et les vins européens.

Tous les matins, je mets du miel dans mon café. Je sais d’ailleurs que vous avez une bonne rubrique d’apiculture dans votre revue. Ce petit geste me maintient en forme et me permet de prendre soin de mon outil de travail, ma voix.

Les gestes pour la nature, ça passe aussi par les fringues : le blouson avec lequel je présente l’émission, je l’ai depuis 30 ans ! Et les chapeaux que je porte sont fabriqués à Wellin.

Je me déplace à vélo pour les trajets courts; autrement, je prends le train. Je compense mes vols en avion pour le boulot quand je suis près de chez moi. Chaque matin, sous tous les temps, je vais chercher mon pain à vélo. Je le fais pour moi, pour mon plaisir, mais en même temps, c’est bien pour mon empreinte carbone.

Je considère que les comportements pour une meilleure nature doivent quand même nous apporter du plaisir. On ne doit pas se punir. Quand on mange les fraises du village ou qu’on boit la bière locale, ça fait du bien à la planète, mais ça nous fait du bien à nous aussi.

Quel message voulez-vous faire passer à vos téléspectateurs, mais aussi, aujourd’hui, à nos lecteurs ?

Ça tient en deux mots : la nature est belle et nous donne du plaisir. Il faut en prendre soin, car on a besoin d’elle. Et elle nous le rend au centuple. Prenez soin d’elle et en même temps vous prendrez soin de vous et des autres.


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