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L’huile de palme une graisse végétale qui a conquis le monde

Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
12 juin 2018

L’huile de palme est utilisée massivement par l’industrie agroalimentaire ainsi que pour l’élaboration de produits cosmétiques et de biocarburants. Elle a d’ailleurs très mauvaise presse depuis de nombreuses années. Qu’en est-il vraiment ?

A propos de sa production :
L’huile de palme provient du fruit du palmier à huile (Elaeis guineensis) ; elle est extraite de la chair (pulpe) du fruit, tandis que l’huile de palmiste provient du broyage du noyau de celui-ci.
La culture des palmiers à huile présente l’avantage d’offrir de très bons rendements, et ce, rapidement, étant donné que les fruits peuvent être récoltés dès la 3e année. Les quantités produites sont colossales : la production mondiale est passée de 15,2 millions de tonnes en 1995 à 62,6 millions de tonnes en 2015.
Les principaux producteurs sont l’Indonésie et la Malaisie, deux pays où la main-d’œuvre reste très bon marché.

Où la retrouve-t-on ?
L’huile de palme qui se cache souvent derrière l’appellation « huile végétale » entre dans la fabrication de produits alimentaires destinés tant à l’homme qu’aux animaux.
En plus de cela, elle intervient dans l’élaboration de produits cosmétiques (savons solides, crèmes hydratantes…) et, plus étonnant, dans celle des biocarburants. Elle est donc omniprésente dans notre société.
Cependant, en ce qui concerne les produits alimentaires, c’est surtout dans les produits fortement transformés qu’on la retrouve : biscuits, plats préparés, panures, pâtes à tarte, pâtes à tartiner aux noisettes…
Au quotidien, privilégier l’achat de produits alimentaires de base et les transformer ensuite soi-même suffira à limiter fortement sa consommation d’huile de palme.

Comme toutes les matières grasses, l’huile de palme contient des molécules se présentant sous forme de longues chaînes d’atomes de carbone reliés entre eux et sur lesquels un certain nombre d’atomes d’hydrogène sont ajoutés. Si ce nombre est maximal, on parle d’acides gras saturés, dans les autres cas, on parle d’acides gras insaturés.
Les gras saturés sont également appelés « mauvais gras », car ils contribuent à l’augmentation du taux de cholestérol LDL (Low Density Lipoprotein= le « mauvais » cholestérol).
Par ailleurs, les huiles et les graisses riches en acides gras saturés présentent un point de fusion plus élevé et une structure plus dense : elles sont donc plus solides à température ambiante.
Pour sa part, l’huile de palme contient presque autant d’acides gras saturés que d’acides gras insaturés, ce qui explique qu’elle soit semi-solide à température ambiante.
Cette teneur élevée en acides gras saturés lui confère une très bonne résistance à l’oxydation (elle ne rancit pas rapidement) et aux traitements thermiques (elle est stable en cuisson et en friture).
C’est pour cela que les industriels l’ont utilisée pour remplacer les graisses partiellement hydrogénées ; celles-ci contiennent des acides gras trans qui, en plus de favoriser l’augmentation des taux de « mauvais » cholestérol LDL, diminuent également les taux de « bon » cholestérol HDL.
Signalons au passage que l’huile de palme ne contient naturellement aucun acide gras trans. La plupart de ceux-ci sont créés artificiellement par hydrogénation en industrie afin d’augmenter les DLC (dates limites de consommation) : des atomes d’hydrogène sont ajoutés sur les carbones non saturés.
Cependant, les atouts nutritionnels des huiles végétales riches en gras insaturés comme l’huile d’olive ou de colza sont de loin supérieurs à ceux de l’huile de palme.
D’un autre côté, l’huile de palme brute, appelée red palm oil en raison de sa couleur rouge, présente un intérêt lié à sa richesse en caroténoïdes
En effet, l’huile de palme en contient 500 à 2000 mg/kg d’huile, tandis que les autres huiles végétales brutes n’en contiennent qu’environ 100 mg/kg.
C’est pourquoi on l’a déjà utilisée dans des pays d’Afrique pour pallier aux carences en vitamine A. Cependant, lors du raffinage, les précurseurs de la vitamine A qui sont les caroténoïdes sont éliminés.
Il est néanmoins possible de se procurer de l’huile de palme rouge dans les magasins de produits naturels pour l’utiliser comme corps gras dans différentes recettes.

Le problème majeur = L’impact environnemental
Parmi les principales cultures oléagineuses, le palmier à huile représente le plus petit pourcentage de toutes les terres consacrées à la culture d’huiles et de graisses dans le monde (6,6 %). Très rentable, cette culture requiert, pour produire la même quantité d’huile, 50 % de superficie en moins que les autres cultures telles que celles du tournesol, du soja ou du colza.
Le problème réside dans le fait que ces palmiers poussent dans des zones à haute valeur de conservation : des tourbières et d’anciennes forêts tropicales. Or, la faune et la flore de ces milieux de vie présentent (ou présentaient) une richesse unique. C’est donc dans ce contexte que la production d’huile de palme est pointée du doigt, notamment en ce qui concerne la diminution de la population d’orangs-outangs.
Par conséquent, il convient de conserver un esprit critique face à ces productions massives, et ce, même si elles sont dites équitables ou destinées à être intégrées dans des produits comme les biocarburants.


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