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Repos dans la basse-cour 

Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
16 décembre 2022

Pendant toute la saison écoulée, nous avons pris des notes, enregistré des observations sur nos animaux de la basse-cour. Profitons de ces longues soirées pour rassembler ces informations sur une fiche ou dans un cahier, de façon à les exploiter plus facilement la saison prochaine.

Agissez contre l’humidité
Les poules sont rustiques : elles ne craignent pas le froid, même à -20°C ; par contre, elles souffrent de l’humidité et des courants d’air. Assurez-vous donc que le poulailler est bien sec. La litière est un élément essentiel au poulailler : elle doit être sèche afin de stopper l’humidité venant du sol.
Je recommande toujours une litière composée de tourbe et de sable du Rhin, c’est super à tout point de vue !, ou une litière écologique en fibre de noix de coco : par expérience, je vous recommande par exemple Coco clean, qui permet d’atteindre un taux d’absorption de 96 % alors que la plupart des litières à base de copeaux de bois ou de paille ne dépassent pas les 38 % ! Elle stoppe le développement des mycotoxines et des bactéries à l’origine des problèmes respiratoires et digestifs.
Les sels naturellement contenus dans la cosse de noix de coco, constitués de tanin et de potassium, empêchent la croissance fongique et bactérienne.
Inspectez bien votre poulailler ; aucune infiltration d’eau ne doit y pénétrer.
Indispensable, l’eau doit être changée journellement ; utilisez des petits récipients, ce sera plus facile à dégeler en période de gel.
Les extrémités des volailles : crête, barbillons et pattes peuvent geler ; protégez-les en étalant un peu de vaseline.
Distribuez une bonne alimentation riche, à teneur élevée en graines de lin, de tournesol, riche en oméga 3, à partir d’un mélange de divers grains.
Offrez-leur du sel en poudre (et non pas du sel en bloc) dans un bol.


Des baisses de ponte…
Comme tous les hivers, il se produit des baisses de ponte dans certains élevages.
La plupart des poules arrêtent de pondre à la fin de l’automne pour recommencer dès que les jours rallongent, vers fin février-mars.
En effet, une poule a besoin de 14 h de lumière pour pondre.


Pour info
L’hypophyse est la glande responsable de la régulation de tout le système hormonal ou endocrinien produit par les organes tels que la thyroïde (thyroxine), le pancréas (insuline et glucagon), les surrénales (cortisol), les gonades (œstrogènes, progestérone, testostérones).
Cette glande hypophysaire, multilobée, est logée à la base du cerveau, dans une fine structure osseuse appelée selle turcique, gouttière transversale de l’os sphénoïde, située sous l’hypothalamus qui a une fonction de transition entre le système nerveux et endocrinien.
Les stimulations provenant des récepteurs de lumière (rétine) agissent sur l’hypothalamus qui commande l’hypophyse antérieure, lequel produit les sécrétions gonadostimulines qui, par la circulation générale, parviennent aux gonades ; ces dernières libèrent les hormones sexuelles.
Les yeux sont les plus importants récepteurs de la lumière, la rétine se prolonge par les nerfs optiques vers une région antérieure du cerveau (le chiasma optique), lieu de rassemblement des informations visuelles.
Ces faisceaux nerveux reliés à l’hypothalamus transmettent aussi la lumière en intensité et durée à l’hypophyse et à l’épiphyse ou glande pinéale, autre glande endocrine. La lumière stimule l’hypophyse pour secréter la sérotonine et l’épiphyse secrète la mélatonine lorsque la lumière devient insuffisante.
La mélatonine est l’hormone qui apporte le sommeil. Au lever du jour, la mélatonine diminue et cesse.
À ce moment, la sérotonine redémarre et, via le système circulatoire sanguin, active tout le système hormonal et provoque ainsi la production d’hormones sexuelles folliculostimulantes du développement de l’ovule.


Dès l’éclosion, le poussin femelle hétérogamétique (xy) possède dans son ovaire unique le nombre d’ovules nécessaires pour la ponte durant toute sa vie ; le développement de ses ovules sera dépendant des sécrétions d’œstrogènes et progestérones qui agissent de même sur les parois des follicules pré-ovulatoires en phase du grand accroissement. Cette phase dure de 6 à 14 jours, selon la quantité de lumière perçue par l’hypophyse.
La progestérone contrôle les activités cellulaires de la croissance de l’oviducte, le rythme de l’ovulation et les contractions de l’utérus.
Sur l’ovaire d’une poule, 8 follicules sont simultanément en phase de grand accroissement avec un décalage d’une journée, donc organisés en hiérarchie selon leur volume croissant individuel.
Cette hiérarchie est conduite par l’hypophyse sous l’action de la lumière quotidiennement captée en temps et en intensité.
L’œstrogène stimule aussi la couvaison et d’autres comportements parentaux.
De même, la testostérone gère le chant, le développement de la crête, du camail, des ergots, etc.
La sensibilité périodique maximale est dans la zone « jaune orange » du spectre visible de la lumière blanche soit la zone spectrale gonadostimulante, d’une longueur d’onde située entre 550 et 800 nm (= nanomètres).
Cette théorie concerne l’élevage dans le cycle des saisons et la durée des jours.
L’élevage industriel en lumière artificielle, où la durée est progressivement augmentée pour atteindre 16 h/j hors saison, en est une application mercantile qui réduit les poules à l’état de machines à pondre.


A propos de l’éclairage des poulaillers
La lumière fait la différence : elle relance ou maintient la ponte en hiver.
Il faut en tenir compte en choisissant des sources de lumière artificielle et en concevant les programmes d’éclairage pour les poules pondeuses.
L’éclairage artificiel du poulailler peut commencer dès octobre. L’idéal est d’apporter ce complément lumineux le matin.
Les poules débuteront simplement leur journée un peu plus tôt, sans souci particulier.
L’arrêt de la lumière artificielle doit coïncider avec le lever du jour (entre 8 et 9 heures du matin, selon la période). Le soir, les poules ont besoin d’une baisse régulière de lumière pour se coucher tranquillement sur leur perchoir.
Pas question de se lever aux aurores pour allumer le poulailler ! Une horloge/programmateur fera l’affaire. Pensez à installer un tube fluo assez long (1,20 m) au-dessus de la mangeoire, hors de la portée des volailles.


Le jardin répond aux besoins et au bien-être de la volaille ; à cette période de l’année, laissez les volailles se balader dans votre jardin ! La poule fait intégralement partie de la lutte contre les nuisibles en dévorant les limaces, les vers, les escargots.
Elle réduira considérablement la prolifération des insectes en brisant la chaîne de leur développement : elle mange, à tous leurs stades de croissance, œufs, larves, chenilles.


Au verger, elle saura être utile pour vous débarrasser des fruits pourris qui contiennent œufs et larves de parasites. Sans la poule, ils hivernent à l’abri, ou dans l’herbe, et s’approprient vos plantes et arbres l’année suivante. La poule viendra interrompre ce cycle.


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