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Ronces et orties : envahissantes, urticantes, piquantes… mais très utiles !

Cet article à été écrit par x.huart@weyrich-edition.be
7 juin 2023

Voilà deux espèces de plantes qui nous donnent du fil à retordre au jardin. La ronce et l’ortie ont en commun de pousser généreusement quand le sol leur est favorable, et de nous tenir bien à l’écart de leurs tiges et feuillages, piquants chez la première, urticants chez la deuxième.

L’ortie, oasis de vie !

On dit qu’il n’y a pas d’ortie là où il n’y a pas d’humain ! Il est vrai qu’elle est partout, cette urticacée. Mais ne la condamnons pas trop vite. Elle a de nombreuses qualités dont on aurait tort de se priver.

Au jardin, un massif d’orties est une oasis de vie sauvage à lui tout seul : les tiges abritent les larves du longicorne, magnifique coléoptère, plus d’une dizaine de papillons communs pondent exclusivement sur ses feuilles, comme le vulcain, la petite tortue ou le paon du jour. L’ortie attire aussi quantité de pucerons dont viennent se gaver les coccinelles, chrysopes et araignées, des alliés précieux en lutte biologique. Ses graines sont aussi très appréciées du bouvreuil, un oiseau devenu rare dans nos jardins.

Consciente de l’importance de cette plante à priori banale, je la laisse désormais se développer en de petits massifs délimités qui offrent le gîte et le couvert à toute la faune qu’elle accueille. Un coin d’un mètre carré suffit à créer un petit havre de paix : ses poils urticants dissuaderont en effet les enfants et les animaux domestiques de s’en approcher !

Cerise sur le gâteau, les jeunes feuilles de l’ortie cueillies au printemps (avant que la plante ne fleurisse) se mangent comme des épinards, en soupe, en beignet ou en gratin. Elle possède également de nombreuses vertus médicinales.

Le rôle protecteur de la ronce

La ronce est une plante qui ne nous laisse pas indifférents : on aime les délicieuses mûres qu’elle nous offre chaque été, mais sa tendance à envahir rapidement les terres disponibles, tout comme son aspect épineux et infranchissable, nous rebute la plupart du temps.

Il faut dire que cette rosacée présente une croissance assez extraordinaire. Quand le climat estival lui est favorable (un temps sec et orageux), une ronce peut grandir de plusieurs centimètres par jour ! Elle se développe par marcottage : l’extrémité de ses tiges se recourbe vers le bas, formant un arceau qui touche le sol et qui finit par s’enraciner. La plante mère fait ainsi le plein d’eau et de minéraux à chaque nouvel enracinement.

Dans la nature, la ronce joue un rôle nourricier et protecteur essentiel ! Elle porte d’ailleurs le surnom de « mère du chêne » car les glands et autres fruits et semences des forêts peuvent germer au cœur de ses fourrés impénétrables, à l’abri du mauvais temps, de la sécheresse et de la dent des mammifères !

Les feuilles, tiges et bourgeons des ronciers nourrissent une foule d’insectes. Ses tiges sèches pleines de moelle servent par exemple de galerie de nidification pour les abeilles et guêpes solitaires. Les fleurs de la ronce fleurissent en juillet-août et attirent de nombreux bourdons, abeilles, papillons et coléoptères qui viennent se régaler de leur précieux nectar.

À la fin de l’été, la ronce produit ses fruits délicieux qui font le bonheur des renards, blaireaux, grives, merles et étourneaux. Enfin, le fouillis végétal que constitue le roncier sert d’abri et de lieux de nidification à de nombreuses espèces d’oiseaux, comme le troglodyte ou le rouge-gorge, et aux mammifères (sangliers et chevreuils).

La ronce présente donc de nombreux intérêts au jardin comme en forêt, le tout est de pouvoir contrôler sa progression ! Il suffit pour cela de bien tailler le massif à la fin de l’hiver.

Retrouvez la suite du dossier de Virginie Hess dans notre numéro de juin-juillet (n°87)
https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg87-juin-juillet-2023


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