SOS animal sauvage en détresse !

Que faire lorsque vous trouvez un animal sauvage en détresse ? Avant d’intervenir, assurez-vous que sa condition soit bel et bien mise en péril. 

Si l’animal est visiblement blessé ou mal en point, et que sa localisation semble de toute évidence dangereuse pour lui, il nécessite une prise en charge aussi adaptée que rapide !

Comment capturer un animal en détresse ?

1. N’hésitez pas à couvrir l’animal avec un linge lors de sa capture pour, d’une part, vous protéger des morsures et griffures et, d’autre part, le calmer car si son état de conscience est intact, il sera terrifié de se retrouver à proximité d’un humain.

2. Prenez une caisse en carton à la taille de l’animal (pas trop grande pour éviter qu’il bouge trop et se blesse davantage) : percez-la de petits trous sur les côtés et le dessus pour l’aération, mettez dans le fond des journaux en quantité ainsi qu’une source de chaleur (bouillotte, bouteille d’eau chaude…) ; placez un linge et déposez l’animal dessus. Le tout dans le calme et l’obscurité jusqu’à sa prise en charge.

3. Vous pouvez éventuellement mettre un petit bol d’eau à sa disposition, surtout en période de forte chaleur ; veillez toutefois à ce qu’il ne puisse pas s’y noyer et qu’il ne se baigne pas dedans. Surtout, ne contraignez pas l’animal à s’hydrater !

Ce qu’il ne faut surtout pas faire !

1. Obliger un animal à manger ou boire !

C’est ce qu’on pourrait appeler « le syndrome de Superman » : les gens pensent à tort qu’en ayant réussi à faire ingurgiter un aliment à l’animal, ils auront contribué à sa revalidation. Pourtant, la plupart du temps, bien faire, c’est justement ne rien faire, ou presque.

S’abstenir de le nourrir/abreuver en particulier après un choc (véhicule, vitre…) : les lésions internes peuvent être telles que l’alimenter serait lui donner le coup de grâce. Une simple manipulation maladroite peut entraîner le déplacement d’une fracture ou la perforation d’organe(s).

Imaginez-vous dans la même situation, après un accident frontal en voiture. Vous êtes désincarcéré par les pompiers. Quelle serait votre première envie ? Un burger et un soda ou, plutôt, du calme et de l’obscurité… ?

2. Obscurité, chaleur et calme sont les 3 éléments vitaux que le découvreur peut aisément mettre en place jusqu’à la prise en charge de l’animal par des professionnels.

3. Ne JAMAIS donner de produits laitiers (lait, yaourt, fromage…) à AUCUN animal, cela s’avérera mortel pour eux dans bien des cas.

4. Avant d’être blessé, l’animal adulte vous aurait fui. S’il vous est possible de l’approcher, il est quant à lui terrifié par votre proximité et votre voix. Restez le plus calme possible, car c’est aussi quand il est en situation de stress que l’animal peut attaquer pour se défendre ou, même, succomber à une crise cardiaque.

5. En aucun cas, il ne faudra mettre la priorité sur des photos de vous et/ou de l’animal afin d’alimenter les réseaux sociaux. Les selfies et autres clichés sont des situations de proximité dangereuses et, en outre, une source de stress supplémentaire pour l’animal.

6. Ne vous improvisez pas soigneur. D’une part, c’est illégal et, d’autre part, la faune sauvage a des besoins spécifiques connus de nos vétérinaires et de nos soigneurs.

En centre, nous déplorons de nombreux décès suite au fait que les découvreurs ont gardé l’animal trop longtemps ou qu’ils lui ont prodigué des soins inadéquats. Les gens sont souvent pleins de bonnes intentions en gardant l’animal avec eux. Nous constatons cependant que quand l’arrivée de l’animal chez nous est trop tardive et, à plus forte raison, si elle est précédée d’une mauvaise prise en charge par le découvreur, cela conduit souvent à l’échec de la revalidation, ce qui est d’autant plus dommage alors qu’au départ tout le monde était bien intentionné.

Retrouvez le dossier du mois complet (SOS animal sauvage en détresse !) dans notre numéro de juin (n°79)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg79-juin-2022