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Tant qu’avril ne dĂ©cline pas, on n’a pas fini d’hiberner !

Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
16 avril 2018

Préserver le sol des agressions en le couvrant
Jusqu’à prĂ©sent, je vous ai proposĂ© de rĂ©flĂ©chir aux principes de rotation et d’association des cultures, Ă  l’utilisation de semences saines et biologiques, Ă  travailler le sol le moins possible pour le prĂ©server. Pour ce mois d’avril, je vous suggĂšre de rĂ©flĂ©chir au concept de « couvrir un maximum le sol », nous explique Chantal Van Pevenage.

Couvertures ou paillis
L’étĂ©, le paillis limite le dĂ©sherbage et l’arrosage et il nourrit le sol. Le paillage mis en place en automne peut retarder le rĂ©chauffement du sol, surtout sur un sol argileux.

Une quinzaine de jours avant les semis, il sera donc nĂ©cessaire de dĂ©gager partiellement le paillis pour lui permettre de se rĂ©chauffer, puis de le recouvrir avec un tunnel plastique ouvert aux extrĂ©mitĂ©s pour ventiler et assĂ©cher la terre de surface.
RĂ©chauffĂ©e et assĂ©chĂ©e, la terre sera plus favorable Ă  la germination des premiĂšres graines, tout en limitant l’attaque des limaces. L’hiver, le paillis protĂšge les plantes du froid, limite l’érosion du sol. Gain de temps et d’énergie sont ainsi au rendez-vous ! Autant de raisons d’adopter ou de gĂ©nĂ©raliser cette pratique, en variant les matĂ©riaux utilisĂ©s.

Plusieurs formules s’offrent au jardinier. Je prĂ©conise d’utiliser ce qui est Ă  portĂ©e de main pour Ă©viter de dĂ©penser des sommes folles, mais aussi parce que faire venir des produits de bien loin participe au rĂ©chauffement climatique et parfois au pillage de certaines ressources naturelles.

Sachant cela, il nous incombe d’adapter notre comportement. Pas besoin donc d’acheter des coques de cacao (qui viennent de trùs loin !) pour pailler notre potager !

Quels types de paillages et pourquoi ?
Pas mal de possibilitĂ©s s’offrent au jardinier. La liste est donc longue ! En voici une dizaine avec leurs propriĂ©tĂ©s et leurs utilisations possibles :

BRF/dĂ©chets de tailles :
Carbone, minĂ©raux, acides aminĂ©s, protĂ©ines. MĂ©langer de prĂ©fĂ©rence au compost. Sur le potager, suivant certaines conditions, pour Ă©viter la faim d’azote.

Cartons :
Carbone. Pas de traçabilitĂ© concernant les cartons et leurs colles : Ă  n’utiliser que de temps en temps.

Cendre de bois (bois de chauffage « propre ») :
Phosphore, potasse, calcium, silice, chaux, oxydes de magnĂ©sium, de fer et de manganĂšse. Tamiser et utiliser les particules avec parcimonie. La potasse favorise le dĂ©veloppement des fleurs et des fruits, et amĂ©liore le compost. Peut s’étendre sur la pelouse pour la rĂ©gĂ©nĂ©rer.

Compost bien dĂ©composĂ© :
Sa couleur foncĂ©e capte la chaleur. Il nourrit, amĂ©liore et protĂšge le sol. Apport Ă©quilibrĂ© si proportions respectĂ©es du rapport carbone/azote de 30 parts de carbone pour 1 part d’azote.

Consoude broyĂ©e :
Calcium, phosphore, potassium, azote, vitamines (A, carotĂšne, C, B12, E
), mĂ©taux et oligoĂ©lĂ©ments : fer, silice, zinc
 Stimule la flore microbienne du sol et la vĂ©gĂ©tation. Bon fertilisant. Favorise la germination des graines et le dĂ©veloppement foliaire. Insecticide et fongicide.

DĂ©chets de table « frais »/fanes de lĂ©gumes :
Azote essentiellement.

Engrais vert fauchĂ© :
Épinard : favorise l’absorption du fer chez les plantes voisines.
FĂ©verole, Lotier corniculé : fixent l’azote de l’air dans le sol
Moutarde blanche : dĂ©compacte, dĂ©sinfecte, fertilise.
PhacĂ©lie : dĂ©compacte. Apport de matiĂšres organiques.

Feuilles mortes en mĂ©langes d’essences :
Pour Ă©viter d’acidifier le sol. Sont une excellente protection contre le froid hivernal et source d’humus aprĂšs dĂ©composition

Foin :
Azote, bon couvre-sol ; peut toutefois apporter des herbes « indĂ©sirables » si le foin est en graine.

Quand pailler ?
Toute l’annĂ©e ! ! Le paillage devrait faire partie des gestes courants du jardinier. Chaque fois qu’il va chercher des lĂ©gumes, il laissera les plants des lĂ©gumes rĂ©coltĂ©s ou les fanes
 sur le sol.

Le jardinier prend, mais il doit absolument rendre Ă  la terre !
Si la surface est couverte d’herbes « indĂ©sirables » (pas trop abondantes quand mĂȘme, et sans les « mauvaises herbes » comme le rumex (Rumex crispus), le chiendent (Elymus repens) ou le chardon commun (Cirsium vulgare), sinon cette technique ne convient pas !), le jardinier effectuera un « semis direct », en binant et hachant ces derniĂšres. Elles seront laissĂ©es sur le sol et serviront de couvert. Semis et repiquage s’effectueront en Ă©cartant ce couvert vĂ©gĂ©tal. Ce travail s’effectuera par temps sec afin que les « indĂ©sirables » puissent sĂ©cher.

Notre petit conseil :
Chaque plante Ă©met des principes actifs phytochimiques qui renforcent ses propres dĂ©fenses naturelles. Il faut donc planter des variĂ©tĂ©s qui « se complĂštent » Ă  proximitĂ© les unes des autres. Exemple : le voisinage de l’épinard et la courgette rend le poireau – lĂ©gume difficile Ă  digĂ©rer – plus doux et plus digeste.

Durant ce mois d’avril, pensez aux travaux suivants :

Dans la serre
Semer les poireaux pour une rĂ©colte d’automne, les courges, cornichons et les amarantes en poquet, chou-fleur, chou-rave, chou-navet, rutabaga, cĂ©leri
 Repiquer les cĂ©leris une premiĂšre fois, en pot ou en caissette (si semĂ©s en fĂ©vrier).

En pleine terre
Semer betterave, cerfeuil, chĂ©nopode, Ă©pinard, cresson, panais. Les semis de carottes, pois, fĂšves, laitues, pourpier, navets, se poursuivent. Commencer Ă  repiquer certains choux. Continuer la plantation des pommes de terre. Planter des pieds de fraisiers.


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