Comment nous contacter ? 📱 061 27 18 28 Par mail : info@lespritjardin.be

Une plante tout-terrain  : la vigne

Une plante tout-terrain  : la vigne
Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
11 mars 2023

Cette célébrissime plante serait originaire d’Asie Mineure, et plus précisément de la région comprise entre la mer Noire et l’Iran. C’est dans cette région du monde que pousse la sous-espèce sauvage, Vitis viniferasubsp. Sylvestris, à partir de laquelle les Hommes auraient domestiqué la plante, il y a plus de 8000 ans. Toutes les variétés de vigne modernes ou anciennes sont issues de cette domestication de l’ancêtre sauvage.

Alors que tout a été dit et écrit ou presque sur cette plante mythique, pourquoi parler de la vigne cultivée (Vitis vinifera) dans le contexte des changements climatiques ? En quoi est-ce important ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article.

Rustique

La vigne commune est un arbrisseau grimpant. Rustique et peu exigeante quant au sol, elle est cultivée dans de très nombreuses régions tempérées de la planète. Ses tiges ligneuses, les sarments, sont pourvues de vrilles qui lui permettent de s’accrocher sur à peu près tous les supports. La plante perd ses feuilles en hiver, mais également lors de périodes de sécheresse afin de limiter sa transpiration.

Adaptée aux conditions extrêmes

À partir du berceau de sa domestication en Asie Mineure, les premières vignes furent exploitées au Moyen-Orient dont l’Égypte, avant de se répandre en Europe du Sud et en Asie occidentale. Ce qui signifie qu’elle a d’abord été cultivée sur des sols arides et secs ; ces conditions lui ont permis d’acquérir des capacités à faire face à un stress hydrique plus ou moins long et à fructifier dans des conditions climatiques extrêmes comme les périodes de sécheresse, fréquentes dans ces régions du monde.

C’est génétique !

Nos vignes cultivées ont gardé dans leur mémoire génétique quelques comportements et adaptations à l’environnement identiques à ceux de leurs ancêtres sauvages. Une étude scientifique de l’Institut de Recherche agronomique (Bordeaux, 2018) a pu démontrer que « la vigne a un potentiel de résistance à la sécheresse plus grand qu’on ne le pensait, un message plutôt optimiste.» L’étude s’appuyait sur des observations sur le long terme dans deux des plus grandes régions viticoles mondiales, le Bordelais à Saint-Émilion et la vallée de Napa en Californie. En perdant ses feuilles, la vigne réduit sa transpiration, ce qui empêche la chute de sa capacité hydrique.

Merci à son ancêtre !

À l’état sauvage, la vigne Vitis vinifera subsp. sylvestris colonise les lisières forestières. La plante se développe comme une liane grâce à ses sarments munis de vrilles ; elle est tout aussi capable de grimper que de ramper.
Bien que surtout réputée pour pousser sur les arbres, la vigne sauvage semble également être adaptée à la colonisation des grandes roches et des murs.
Cette vigne produit des baies petites et acides que, très probablement, nos ancêtres cueillaient déjà pour les consommer directement.

Dans la région du Caucase, où l’on a découvert des premiers indices datés du VIe au Ve millénaire de mise en culture de la vigne, les populations ont ensuite sélectionné les baies les plus grosses, les plus juteuses, ou encore les plus goûteuses, en les multipliant à l’aide de boutures ou de semis. Cette pratique a permis qu’apparaissent progressivement les premiers cépages identiques, ceux-là même qui furent transportés et disséminés beaucoup plus tard autour de la Méditerranée par les Phéniciens, les Grecs, puis les Romains.

La vigne en Belgique

Chez nous, la viticulture est vraisemblablement apparue à partir du iXe siècle dans les abbayes dans le but de répondre aux besoins des cérémonies religieuses. Elle s’est étendue aux particuliers, principalement dans la vallée de la Meuse, en particulier entre Liège et Huy, et a atteint son apogée aux xive et xve siècles.

Aujourd’hui, avec les changements climatiques, nous assistons à un regain d’intérêt pour la culture de la vigne en Wallonie, où des coopératives et des privés se lancent dans la culture de cette plante, soit pour la production de raisin de bouche ou de vin.

Retrouvez la suite des travaux du mois de mars dans notre numéro de février-mars (n°85)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg85-fevrier-2023


3