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Une surprise dans notre pièce d’eau

Une surprise dans notre pièce d’eau
Cet article à été écrit par L'Esprit Jardin
28 février 2016

Nous regardons notre plan d’eau hivernal… Tout à coup, notre regard est attiré par une fleur blanche de forme spéciale. Est-ce possible aujourd’hui, aux jours les plus courts de l’année ? Elle ose…

Oui, c’est possible. L’Aponogeton à deux épis est l’une des plus précieuses fleurs du monde végétal aquatique. Avec simplicité, elle pointe son épi lorsque tout semble mort, pour le plus grand plaisir de nos yeux : ses formes sont troublantes. Bonheur de nos sens olfactifs également : en plein hiver pourtant, elle possède une odeur proche de la vanille et des amandes. Sauf si elle est bloquée par une couche de glace.

Très attirante
Tellement particulière, l’Aponogeton (Aponogeton distachyos) est très attractive. Elle n’est comparable à aucune autre fleur, ni au niveau terrestre, ni au niveau aquatique. On ne peut dire d’elle : « qu’elle ressemble à… ». Quelle joie lorsqu’elle apparaît ! On la pensait éteinte à jamais.

Détrompez-vous, elle attendait d’être à son apogée pour prendre le devant de la scène. En hiver, aucune autre plante ne peut rivaliser avec elle. Elle nous tire de notre torpeur hivernale et nous rappelle que tout attend, vit et voudrait démarrer. Ses feuilles vertes dansent sur la nappe d’eau. Lorsque le temps du réveil de la vie aquatique sonnera, elle redeviendra très discrète, effacée même, et disparaîtra à nouveau dans les profondeurs pour une longue période.

Partant d’un tubercule, la feuille lancéolée monte à la surface de l’eau et flotte. Elle est de couleur verte, tachée de brun. L’épi floral est bifide (= divisé en deux parties opposées) et formé d’écailles blanches pressées les unes au-dessus des autres. Les fleurs à l’apparence cireuse se posent sur l’eau grâce à leur tige solide ; elles ressemblent un peu à des orchidées.

Attirant tout de suite l’attention,  l’Aponogeton ne devrait manquer dans aucun bassin décoratif. Il fleurit même dans de l’eau en mouvement.

Entretien dans notre pièce d’eau
Cette merveilleuse et séduisante plante à feuilles flottantes a impressionné les aquariophiles qui ont tenté de l’introduire dans l’aquarium, mais elle ne s’y plaît guère. Sous certaines conditions évidemment, elle préfère les bassins de jardins. On l’installe suivant les mêmes règles que la reine de l’étang, le nénuphar, qu’elle ne concurrence que par le parfum (un parfum de vanille et d’amande). La plantation se fera à la même profondeur. Son rhizome craint le gel.

D’une beauté remarquable, cette merveille de la nature mérite une place privilégiée. On peut l’utiliser dans une multitude de pièces d’eau, allant de la plus petite à la plus grande. De grands groupes dans de grands étangs attireront sans doute le promeneur par leur odeur sensuelle.

L’aponogeton se plaît très bien en bord de bassin. Elle supporte une profondeur entre 30 cm et 60 cm, mais dans les régions nordiques (le nord de la France et la Belgique), une profondeur minimale de 40 cm est conseillée : la plante est ainsi protégée du gel et reçoit quand même assez de lumière et chaleur.

Comme substrat de plantation, je vous conseille un mélange d’argile et de terre pour pièces d’eau. La plante apprécie une place protégée du vent d’est. Elle se sent très bien à l’ombre mais un endroit ensoleillé est préférable pour une bonne floraison.

Protégée par l’ombre d’arbres caducs pendant la belle saison, elle recevra les rayons délicieux du soleil en hiver à travers les branches dénudées de leurs feuilles.
Installée à la mi-ombre en été, elle sera placée à une profondeur de 40 cm afin de bénéficier de la chaleur estivale. Il faudra ensuite la replacer dans un endroit bien ensoleillé en prévision des agressions de l’hiver.

Pour ceux qui n’ont pas de pièce d’eau mais qui possèdent des plantes aquatiques dans des cuves ou des bassines : il est possible de l’hiverner en rentrant les rhizomes nus, à sec ou dans l’eau, en les protégeant absolument du gel.

La multiplication s’effectue de préférence tard au printemps, par division de son rhizome.

Le semis est une bonne technique également. Les semences fraîches sont d’abord stratifiées puis semées au mois de mars, sous vitre dans un bac dans de la terre argileuse recouverte d’eau (maximum 10 cm). La germination se fait quand la température atteint 13-15 °C.

Le tout soigneusement protégé des gelées, on obtient un tubercule adulte après un an. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on l’installe à l’intérieur ou profondément dans la pièce d’eau.

En ce qui concerne les ennemis, l’aponogeton connaît peu de problèmes. Les plantes sont parfois attaquées par les limnées et les larves d’une noctuelle qui s’alimentent de ses jeunes feuilles. Le coléoptère du nénuphar trace des chemins à la surface des feuilles. Il faut également être attentif aux algues filamenteuses qui peuvent l’étouffer.

Après la floraison, toutes les feuilles peuvent disparaître. À l’exception de son rhizome, la plante meurt et se met au repos pour plusieurs semaines. Après, elle pousse à nouveau pour fleurir. En Belgique et le nord de la France, l’aponogeton fleurit le plus souvent en février-mars et en automne, octobre-novembre, avec une période de repos entre les deux floraisons. Les plantes ne sont pas souvent visibles en été, mais la floraison est possible chaque saison.

Retrouvez les conseils de Guido Lurquin pour vos plans d’eau dans notre magazine L’Esprit Jardin.


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