Haricots à rames ou haricots nains, la récolte des semences

Pour pouvoir les récolter, il faut impérativement s’être fourni en semences « reproductibles », comme les semences paysannes.

Graines de haricots à rames ou haricots nains

Dans nos jardins, nous cultivons essentiellement des Phaceolus coccineus^[1], (communément appelés haricots d’Espagne) et des Phaceolus vulgaris^[2]. La plupart du temps, les haricots Phaceolus coccineuss’autopollinisent ; ils sont donc autogames. Les insectes peuvent cependant intervenir dans leur fécondation. Pour éviter les pollinisations croisées, il faut prévoir une distance de 500 mètres entre deux variétés de haricots rames ou de 150 mètres s’il y a un obstacle comme une haie entre les deux variétés. Si nous souhaitons des plants à l’identique de la variété que nous avons achetée, nous devrons impérativement respecter les critères de distances, ou placer un voilage sur les haricots. Pour notre consommation personnelle, faire le choix de reprendre « nos » propres semences d’année en année est déjà un acte d’autonomie alimentaire et financière.

En juin, une dizaine de plants auront été sélectionnés comme porte-graines. Avant la récolte, vérifier si ces derniers sont sains, avec des gousses bien formées… Nous avons eu l’occasion d’en consommer sur des plants voisins. Sommes-nous satisfaits ? Dans l’affirmative, couper les plants, les suspendre dans un endroit sec et ventilé. Les haricots devront y sécher rapidement pour éviter que les graines ne moisissent. Lorsque les gousses sont sèches, les cueillir et les écosser. Les graines trop petites, ridées, tachées ou « à bec de perroquet » seront supprimées ou consommées. Elles doivent être bombées (=bien remplies) et avoir la couleur spécifique à la variété. Une fois les graines récoltées et séchées, les passer au congélateur durant quelques jours pour tuer éventuellement les œufs de la bruche du haricot (Acanthoscelides obtectus), un petit insecte dont les larves font des petits trous ronds dans les graines et les rendent inutilisables. Ensuite, étiqueter. Stocker dans du papier, carton, verre… dans un endroit sec, à l’abri de la lumière, à température fraîche et stable. Noter le nom de l’espèce, de la variété, l’année de récolte et toute mention particulière qui nous semble importante.

Retrouvez la suite dans notre numéro de septembre (n°81)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg81-septembre-2022

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[1] Phaceolus coccineus : haricots à rames à fleurs rouges ou de couleur crème ; tous ramants et adaptés aux t° inférieures à 25 ° au moment de la fructification ; hermaphrodites (= les organes mâles et femelles sont dans la même fleur).Ils possèdent une gousse « rêche » et dure au toucher.

[2] Dans cette espèce, on trouve des haricots nains, des semi-ramants et des haricots à rames. À la différence des Phaceolus Coccineus, leurs gousses sont plus fines et lisses. Ils sont également hermaphrodites. Elles sont autofécondées et autogames.