Avril : le mois du renouveau

La tonalité vive et claire de son nom annonce la couleur : le quatrième mois de l’année est celui de toutes les résurrections. De la gent ailée aux micro-organismes du sol, des branchages aériens aux tapis de fleurs chamarrés, c’est toute la vie qui renaît au jardin. Même les hibernants les plus acharnés que sont les loirs, lérots et muscardins ont enfin quitté les bras de Morphée.

Le printemps bat son plein, nous offrant un terrain d’exploration illimité. Cette explosion de vie nous invite à réfléchir à la manière dont nous aménageons notre terrain. Outre ses qualités ornementales (essentielles, bien entendu), celui-ci offre-t-il suffisamment de place à toute cette nature spontanée qui se déploie à nos pieds ? Les insectes butineurs y trouvent-ils assez de nourriture ? Les oiseaux parviennent-ils facilement à y installer leur nid ? Les petits mammifères y trouvent-ils des milieux accueillants ?

Faire l’inventaire des fleurs spontanées

En avril, une profusion de fleurs sauvages s’invite dans les parterres, les pelouses, les pieds d’arbres et de haies. Souvent méconnues, voire ignorées, certaines d’entre elles se voient même coller l’étiquette de « mauvaises herbes ». Et pourtant, quand on les regarde de plus près, on réalise à quel point elles peuvent être belles, comme la Véronique, par exemple, qui forme dans l’herbe des tapis denses de petites fleurs bleues.

Les plantes sauvages apportent également une ressource alimentaire précieuse pour de nombreux pollinisateurs. Bien adaptées au milieu et au climat dans lesquels elles se développent, elles constituent une source de nourriture fiable et récurrente pour les butineurs. De plus, n’étant pas modifiées par la sélection comme de nombreuses plantes ornementales, elles produisent un nectar apprécié par les insectes.

Chaque année, je réalise l’inventaire de cette flore insoupçonnée, une activité qui me permet d’apprendre et de retenir le nom des fleurs qui occupent mon jardin, et de voir comment s’y développe la biodiversité. En pratiquant une tonte douce qui laisse les fleurs s’exprimer en certains endroits, je permets en effet à de nouvelles espèces d’apparaître chaque année.

Vous aussi, faites votre inventaire !

Quelle que soit la taille de votre jardin, ça vaut le coup de s’y mettre, vous apprendrez des tas de choses ! Voici comment faire :

Commencez par vous procurer quelques outils qui vous aideront à identifier les fleurs :

– un bon livre 
sur la flore sauvage ;

– des guides d’identification faciles à utiliser, comme les éventails de poche réalisés par la Région wallonne (https ://ediwall.wallonie.be/) ou par l’association Forêt nature (https ://librairie.foretnature.be/), 

– un carnet et un crayon.

Il existe également différentes applications à installer sur votre téléphone portable qui vous permettent de photographier la plante et de connaître directement son nom. Je les utilise régulièrement au fil de mes balades. Mais durant mon inventaire du jardin, je préfère prendre le temps de chercher la réponse à l’aide de mon livre et de mes guides illustrés. C’est une manière efficace de se déconnecter, de s’apaiser et de se ressourcer.

Une fois bien équipé, vous pouvez faire le tour de votre jardin et noter les différentes espèces que vous identifiez en chemin.

Comparez ensuite votre inventaire à celui de l’année dernière ! Pour obtenir une plus grande diversité de fleurs sauvages l’année prochaine, n’hésitez pas à laisser quelques espaces plus sauvages que vous faucherez en fin de saison.

Si le cœur vous en dit, tenez-nous au courant de vos résultats sur la page Facebook de L’esprit jardin !

Retrouvez la suite du dossier de Virginie Hess dans notre numéro d’avril-mai (n°86)

https://www.weyrich-edition.be/produit/esprit-jardin-ndeg86-avril-mai-2023